Une mauvaise rencontre {PV Fuito}

Fuito trouvait cet endroit ravissant. La jolie herbe verte couchée par le vent et aucun arbre a l'horizon. Il ne manquait plus qu'une pierre pour qu'elle puisse somnoler tranquillement. C'était bien mieux que de dormir dans son jardin ! Elle songea à revenir ici plus souvent. Elle s'allongea dans la lande, ramenant ses pattes sous elle, lorsqu'un matou brun la dépassa à la vitesse de l'éclair. Fuito sursauta. Elle ne l'avait pas vu venir celui là. Elle se tapit tant bien que mal dans les herbes et l'observa. Il coursait un lapin mais apparemment la proie lui avait échappée. Fuito agita les moustaches. Super, il y avait un spectacle en plus ! Lorsque l'imposant chat se retourna et se mit a crier, Fuito se doutait qu'il ne devait pas être ravi-ravi. Le moment était opportun pour s'éclipser en douce. C'était sans compter son pelage blanc qui était tellement voyant dans tout ce vert... Elle se doutait qu'elle n'arriverait pas à se barrer en douce et encore moins à le distancer. Elle n'avait plus qu'a rester cachée dans les herbes, en espérant que le chat ne l'a voit pas...

Oh non, non.. Le vilain chat brun se rapprochait dangereusement. Dans un sens, c'était assez cocasse de le voir renifler l'air comme ça, sans parvenir a trouver l'a trouver. Le moment parfait pour s'éclipser ? Fuito renonça vite a cette option car le matou s'approchait d'elle. La pauvre minette se plaqua fort fort contre le sol, espérant y disparaître. Loupé.

-Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?

Fuito sursauta et se campa droit devant lui. Après tout, il voulait parler, ce n'était pas mauvais signe. Sauf que la chatte blanche n'avait pas envie de raconter sa vie. Elle avait enfuit de se barrer en courant là tout de suite. Après tout, je n'ai même pas fait fuir sa proie. Il a qu'a apprendre a chasser ! Encore fallait-il le convaincre. Fuito retrouva ses esprits après la première terreur passée et lui dit:

-Je m'appelle Fuito. Et j'me balade. Je suis pas là pour faire fuir tes proies ! Tu as qu'a être plus vif.

Elle planta son regard dans le sien, s'apprêtant à détaler au moindre mouvement esquissé contre elle. Minette craintive sur les bords.

Oh, oh.. Elle avait encore perdue une bonne occasion de la boucler. Le chat brun semblait hors de lui. Il ne cessait de plisser le nez comme si son odeur l'incommodait. Parce que lui c'était pas mieux ! Il puait le lapin a 10 queue de renard a la longue ! Fuito estimant qu'elle avait assez parler fit un pas en arrière, puis un autre.. Mais contre toute attente, le chat sauvage lui répondit:

-Tu te balades ? Sur mon territoire ?! Et en plus tu prétends que je ne sais pas chasser, toi ?

Il désigna le collier de Fuito avec un mouvement de dédain. Fuito planta ses griffes dans le sol. Comment osait-il la juger ? Il ne savait rien d'elle et elle avait l'impression d'en savoir plus long que lui. Stupide chat sauvages, se battant les uns contre les autres, toujours affamés... Elle savait chasser, elle. Et d'ou s'appropriait-il la nature ? Mince alors, elle est a tout le monde ! Elle siffla entre ses crocs. Elle avait bien envie de lui balancer a coup de queue a celui là. Malheureusement, il fut plus rapide qu'elle et après lui avoir cracher dessus une raillerie sur les chats domestiques, il se jeta sur elle et lui laboura le ventre.

La pauvre Fuito ne vit rien venir. Elle fut projetée si violemment contre le sol que le poids du matou lui coupa le souffle. Les temps ou elle se battait avec ses frères et soeurs lui semblait loin ! Elle se tortilla tant qu'elle put pour échapper au guerrier et lui mordit la patte. Elle se retient de hurler de douleur lorsque les puissants coups de griffes du chat sauvage lui arracha des touffes de poils sur le ventre. Au contraire, elle mordit encore plus fort sa patte. Elle parvient a se dégager et fila sans demander son reste a travers la lande. Pourvu que cette saleté de matou ne la rattrape pas !

Courir... Il suffisait de fixer son regard droit devant elle et de bouger ses pattes aussi vite que possible. Fuito avait ses oreilles plaquées contre son crâne. Elle avait échapper du justesse au chat sauvage. Quelle injustice ! C'était tellement lâche de se battre contre plus faible que soi. Malgré toute sa détermination, ses petites pattes faibles et son ventre dodu, ne pouvaient pas rivaliser avec un guerrier bien entraîner. Avant qu'elle ai eu le temps de dire quoi que ce soit, il lui tomba sur le dos et planta ses griffes dans ses épaules. Fuito tomba au sol sous le poids du guerrier et de l'épuisement. Elle ne se releva pas.

Fuito a écrit:

✺ The first stone of the final collapse

Fuito ne bougeait toujours pas. Le chat brun l'avait laissé après lui avoir griffer le museau. Il n'était pas partit, elle sentait sa présence tout près. Pourquoi ne partait-il pas ? La chatte blanche se sentait vidée de toute énergie. Elle avait envie de rester étendue là et de ne plus se relever. Les griffures sur ses flancs faisaient nettement moins mal que ses doutes intérieurs. Elle avait l'impression que le contrôle de quelque chose lui échappait. Que la terres se dérobait sur ses pattes. Elle était furieuse contre elle même de ne pas avoir montré plus de combativité. Mais après tout, ça n'avait plus d'importance maintenant. Ce qu'elle avait essayé d'oublier resurgissait maintenant sans qu'elle n'y puisse rien.
Fuito frissona. Elle entrouvrit les yeux mais la luminosité lui fit mal et elle les referma aussitôt.

✺

C'est bien des lunes plut tôt. Les bois étaient vert et illuminés par la chaude chaleur du soleil. Les oiseaux pépiaient joyeusement en haut des arbres. L'harmonie de la nature était si apaisante. Fuito marchait sur un tapis de feuilles. Elle n'était pas seule. Elle était avec un matou gris. Celui qu'elle avait essayé d'oublier. Elle ne se souvenait plus ou ils aillaient ni de quoi il parlaient. Mais ça n'avait plus d'importance maintenant. Il s'était arrêté et avait tourné son regard vers elle. Elle y lisait de la froideur et une lueur de folie. Il l'a chassa. Sans explications, juste avec ses griffes. Sous le choc, dans l'incompréhension et la peur, Fuito était partie. Elle avait marché au hasard dans les bois comme une âme en peine. Elle n'avait trouvé que les Bipédes pour prendre soin d'elle. Que les Bipédes..

✺

Fuito poussa un gémissement. Seule l'odeur du sang imprégnait l’atmosphère. Elle ne savait pas si le chat sauvage était toujours là. Elle s'en moquait. Il allait payé.

Ce satané chat sauvage ne bougeait toujours pas. Qu'attendait-il ? La neige ? Dans d'autres circonstances, Fuito s'en serait amusée. Elle essayait de passer pour une morte, mais sa respiration trop bruyante rendait la chose peu probable. Fuito ouvrit finalement les yeux puis battit des cils pour s'habituer au soleil. Elle se roula en boule pour chercher une position plus confortable puis finit par se résigner et tourna la tête pour planter ses iris azurs dans les yeux du chat brun. Elle y mettait toute la haine et la douleur qu'elle ressentait à ce moment là. Elle ouvrit la gueule puis se mit a bafouiller des mots inaudibles avant de parvenir a murmurer d'une voix rauque:

-Déguerpis. Tu as eu ce que tu voulais.

"-Je n'ai pas eu ce que je voulais. Toi déguerpis de mes terres. "

Fuito lui jeta un regard lasse, dénudé de toute expression. Lentement, elle se leva. Elle s'ébroua mollement, léchant le sang de ses plaies. Après tout, ce n'était pas si grave. Il suffisait de ne plus penser à la douleur et ses griffures cesserait de la lancer. Elle serra les dents et avança doucement droit devant elle. Elle ne savait pas où elle allait mais elle finirait forcément par retrouver son chemin. Elle n'avait jamais eu aussi faim de sa vie. Ou bien elle ne s'en souvenait pas. Il lui semblait qu'elle n'avait pas les idées claires. Elle secoua doucement la tête. Chaque pas la faisait souffrir horriblement. Elle n'était pas habituée à souffrir.

"-Je ne suis pas habituée à souffrir." murmura t-elle d'une voix pâteuse.
"Je n'ai pas l'habitude d'avoir faim. Je n'ai pas l'habitude d'être triste. Je ne suis pas préparée à être désemparée."

Elle marmonnait à peine consciente de son environnement.

Spoiler:

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