Mais qui t'es toi oo [PV Aigle]

Fuito manqua de s’assommer contre la clôture. Elle prit son élan au dernier moment et atterrit d'un bond peu gracieux de l'autre côté. Elle continua tourna à droite et remonta la rue en trottinant. Elle arriva bientôt à la cabane à couper le bois et s'assit, soulagée de faire une pause.

Elle était partie comme une folle de sa maison. Ses bipèdes s'étaient mis en tête de l'enfermer dans la boîte qu'elle déteste pour l'emmener dans un endroit qu'elle déteste tout autant. Elle n'avait pas envie de se faire palper par un inconnu, inspecter les yeux et tout ce genre de choses.

Elle se donna un coup de langue rageur sur le poitrail. Elle imaginait sans mal ses maîtres agiter les croquettes dans la rue en criant son nom ridicule ! Pompom. Ils l'avaient appelée Pompom ! Et puis, peu importe du nom qu'ils lui donnait tant qu'elle avait à manger. Cette pensée la réconforta un peu.

Elle se leva et se dirigea vers la route. Elle n'était jamais allée de l'autre côté. Sûrement que des chats devait y vivre comme dans toute la forêt. Néanmoins, elle s'imaginait mal vivre là bas. Le terrain n'avait pas l'air très accueillant. Autant en avoir le coeur net.

La minette blanche s'arrêta sur le bord de la route. Aucune voiture en vue. Elle traversa en courant aussi vite que le pouvait son ventre dodu. Elle était essoufflée lorsqu'elle arriva de l'autre côté. Essoufflée, mais pas aplatie comme une crêpe. Elle commença à marcher sur le terrain spongieux et sombre. Elle ferait peut-être mieux de rentrer. Elle était tendue et inquiète. Ses maîtres devaient avoir abandonner les recherches. Oui, il valait mieux qu'elle rentre. Et puis elle commençait à avoir faim. Elle s'apprêtait à faire demi-tour lorsqu'un bruit l'arrêta net. Elle n'avait pas rêver. Il y avait bien quelqu'un ou quelque chose derrière elle. Pétrifiée, elle déglutit. C'était trop tard pour fuir.

Fuito se débattit tant qu'elle put. C'était un de ces chats sauvages qui adorent plaquer tout ce qui bouge. Heureusement, celle là n'était pas trop sanguinaire. Fuito, outrée lui feula dessus.

- Mais qu'est-ce qui te prend ! Ca t'amuse peut-être de m'envoyer rouler dans la poussière ?

Elle s'ébroua, prenant bien soin d'envoyer un peu de poussières sur le joli pelage de la chatte.

-Perdue ? Ou bien abandonnée ? soupira cette dernière.

Fuito n'avait pas trop envie de lui raconter sa vie. Mais cette chatte inspirait confiance et donnait une toute autre image des chats sauvages. Pour un peu, elle l'a trouvait presque.. Sympathique.
Elle s'assit, en ramenant soigneusement sa queue autour de ses pattes et lui raconta ce qu'elle faisait ici.

-Comment tu t'appelles ? lui demanda Fuito.

-Moi c'est Envol d'un Aigle et toi ?

Fuito se retient d'éclater de rire. Elle se remémora son nom qui n'était pas si terrible. Cette chatte en face d'elle était probablement une chatte sauvage. Fuito mourrait d'envie de lui poser une tonne de questions sur sa vie. Peut-être que c'était mieux que de manger des croquettes a longueur de journée.
Elle répondit tout de même a sa question.

-Beh, moi j'm'appelle Fuito.

Elle marqua un temps d'arrêt voulant regarder plus attentivement la chatte en face d'elle. C'est vrai qu'elle n'était pas aussi dodue que Fuito et elle portait plusieurs cicatrices. Est-ce-qu'ils se.. battaient  ? N'était-ils pas tous amis ?

-C'est bien la vie dans la forêt ? Comment vous arrivez a manger ? Et puis vous devez vous battre ?

"-Contre nous même."

Voilà qui confirmait l'idée générale de Fuito. Ils étaient tous des cervelles de souris. Elle pencha la tête sur le côté, confuse. Elle aurait aimé mieux comprendre. Elle s'apprêta à poser une autre question mais Envol d'un Aigle l'a prit de court et répondit dans un soupir:

"-Tu n'as qu'a venir voir toi même."

Fuito planta ses griffes dans le sol. Jamais ! pensa t-elle. Avant de se calmer. Après tout, qu'est ce qu'il l'empêchait d'aller jeter un coup d'oeil ?

"Je te suit." répondit-elle dans un souffle.